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Aujourd’hui, j’ai pris sur moi.

Posted on mai 11, 2025juin 10, 2025 by thyeks

J’ai pris sur moi d’aller à la rencontre organisée au CAC.
Parce qu’après tout ce temps, il me semblait important — essentiel même — de répondre présent à cette invitation.
Se retrouver. Fondateurs, anciens, occupants actuels. Revenir à l’origine. Reconnecter.
C’est un sujet sensible pour moi, car j’ai traversé bien des phases avec ce projet.
Il m’a fallu apprendre à lâcher prise. À accepter.
À l’origine, j’ai été l’un des initiateurs du CAC. Il y a bientôt quatre ans, j’avais réussi à convaincre mes complices de se lancer, de s’emparer de ce lieu, de lui donner une nouvelle vie.
Nous étions en pleine pandémie, et plus que jamais, nous avions besoin d’espaces pour dialoguer, confronter nos idées, expérimenter.
Nous avions trouvé cela avec l’ANG.
Ma vision était claire : prouver qu’en Guadeloupe, notre vivier artistique pouvait être force de proposition.
Montrer aux institutions, au public, mais aussi à nous-mêmes, que nous pouvions gérer : les lieux, les idées, les budgets, les humains.
Que nous étions crédibles. Légitimes.
J’y croyais. Peut-être un peu trop, j’ai été naïf.
Je pensais qu’un programme de huit semaines suffirait à démontrer notre valeur, à convaincre les sceptiques.
Mais à la mi-août, le Covid m’a frappé, j’ai dû me retirer. Prendre du recul.
Dès le départ, le projet faisait débat:
Il cristallisait tensions, incompréhensions, suspicions.
Pourquoi nous ? Qui étions-nous pour vouloir “reprendre” ce lieu ?
Certains y voyaient une attaque personnelle, une remise en cause de leur travail.
Et pourtant je me souviens d’une rencontre à la préfecture où notre discours avait été entendu.
On nous avait compris. Nous n’étions pas des pyromanes.Nous voulions construire, pas détruire.
Pour moi, ce projet devait s’arrêter à la rentrée scolaire.
Mais non. Claque. Tout le monde voulait continuer.
Je croyais qu’il fallait passer à autre chose, ailleurs, sous une autre forme — car nous avions des métiers, des familles, des vies.
Mais ce projet, je le comprenais désormais, était plus grand que moi.
Il devait continuer.
Certain·es y trouvaient leur place, d’autres encore hésitant·es se rapprochaient.
Le combat prenait forme, les débats s’intensifiaient, la parole circulait au-delà de la Guadeloupe.
Je prenais de la distance, j’observais., j’analysais.
Et j’essayais de comprendre.
Ce lieu répondait à un besoin profond, peut-être même inconscient.
Comme le dit mon père : la culture, comme la nature, a horreur du vide.
J’ai appris la patience.
Car avoir raison trop tôt ne suffit pas.
Il faut que les planètes s’alignent. Que le sol soit fertile.
Aujourd’hui, je suis confiant.
Je vois des graines pousser, des idées germer, des dynamiques éclore.
Comme dans la nature : une plante en protège une autre, un insecte en pollinise une troisième.
La création est vivante. Interdépendante. Multiple.
Ce que j’ai vu aujourd’hui me conforte dans l’idée qu’il faut prendre le temps.
J’ai vu des personnes en accord, en désaccord, réunies dans un même lieu.
Des tensions, oui. Mais aussi une vraie volonté d’avancer.
De faire ensemble, malgré les différences.
Et c’est ça, la vie.
Le défi.
Je remercie la vie pour ce défi.
Pour ces quatre années de cheminement, pour ces histoires à raconter, ces leçons à transmettre.
Le chemin est encore long, mais je sens que quelque chose bouge.
(Suis-je encore naïf ? Peut-être.)
Mais je sens que les astres s’alignent pour permettre un vrai changement.
Des échanges sincères, une élévation du débat, des solutions nouvelles pour notre pays.
Nos pensées vont vite.
Mais la vie, elle, suit son propre agenda.J’apprends à faire confiance au processus.

Category: Réflexions & Engagements

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